Recoin d'asie...

Anderis s'était agenouillé devant le coffret. Il effleura délicatement la charnière métallique, qui résista en grinçant. Le gamin insista, faisant gémir le métal comme s'il souffrait de ses tentatives de le briser. Avec un dernier craquement, le serrure céda, laissant toute liberté au petit brun pour ouvrir le petit réceptacle. Doucement, celui-ci souleva le couvercle, dévoilant Un couteau ensanglanté. Le sang goutait toujours de la lame, noir et caillé, visqueux et peu engageant. Néanmoins, Anderis savait qu'il devait le faire. Il se releva, tenant le petit coffre d'un main. L'enfant plongea la main dans le coffret, saisissant le manche du couteau.
Le noir complet.

Puis des images fugaces et douloureuses, comme des coups d'épingles sur sa rétine. Un démon de haute taille, des personnes effrayées... Des morceaux de corps éparpillés... Le même démon, terriblement proche... Encore lui, cloué au sol comme un animal disséqué, ses globes oculaire vide fixant l'infini, le sang noir comme la corolle d'un monstrueuse fleur autour du corps supplicié...

Cling!

Le garçon venait de laisser tomber le symbole, et la tête lui tournait. Bien sûr... Bien sûr. Il sentit tout autour de lui, comme les plumes soyeuses d'un corbeaux, l'aura noire et douce d'Irano entourer l'esprit meutri de son élue. Doucement, le petit se retira, réintegrant son propre corps.
Autour d'eux, la foule s'était amassée, la démone au sol, comme enroulée dans une aura de plumes noire comme la nuit. Epuisé, il s'assit à ses côté, le regard trouble et les bras tremblants.

Le corbeau déploya ses ailes et vint se poser sur le doigt tendu d'Ukime. Ses serres puissantes s'enfoncèrent dans la peau grise tandis que la démone le protégeait de ses ailes imposantes.

Son âme s'y perdait. Elle était encore elle même. Elle était le corbeau. Elle était tout. L'omniscience et l'omnipotence.
A travers ses yeux aveugles, elle était reine de ce monde, son vide ... Son propre esprit. Elle vit défiler ses souvenirs comme un vieux film muet, celui qu'elle avait tué, ce jour qui lui avait donné le goût du sang.
Elle ne chercha pas à comprendre pourquoi elle voyait cela maintenant. Elle n'était plus capable de penser. Plus capable de rien.
Elle avait l'étrange sensation que des spectateurs assistaient à la scène, silencieux, tapis dans l'ombre.
Avaient-ils peur d'elle? Mais elle ne leur voulait pas de mal ... Elle était gentille, pourquoi s'enfuir?
Des mèches noires lui tombaient devant les yeux: les siennes. Etrange, elle avait toujours eu les cheveux argentés. Etait-ce vraiment elle?
Oui, c'était elle, en négatif ... Sa peau s'était teintée d'un blanc laiteux, ses yeux d'un bleu saphir ...

A nouveau, un flash de lumière blanche l'éblouit.
Elle avait quitté ce monde onirique qui était sa raison, revenue dans la réalité.
Elle pouvait entendre les gens autour d'elle qui parlaient. Elle pouvait sentir la fraîcheur du sol sur sa joue, sur tout son corps. Elle pouvait sentir la brise glisser entre les plumes de ses ailes déployées.
Mais elle ne pouvait toujours pas bouger. Elle n'avait pas d'autre solution d'attendre d'être totalement délivrée ...

[désolééééééééée j'ai pas pu venir hier i_i]

Anderis se secoua, se relevant avec difficultées. Une fois débout, il se tourna vers la démone et leva le sort qui l'empéchait de se mouvoir. Ce dernier effort l'avait vidé de ses forces. Le petie garçon s'appuya contre le mur, les épaules voûtées. Aussi fort soit son mental, son corps à peine né ne supportait pas le choc. Il lui fallait partir, et vite, trouver un lieu où se cacher, pour attendre que cette apparence si fragile soit de nouveau prête.

Mais... Le petit brun ne pouvait pas partir comme ça. Il devait attendre Ukime, il devait s'occuper d'elle désormais. Sinon tout ce qu'il venait de faire n'aurait servi à rien, et Lilian viendrait les tuer tout les, avec grand plaisir qui plus est. Il se concentra, chassant la fatigue, et regarda la démone droit dans les yeux. Lentement, il lui tendit la main.

"Nous y allons?"

Enfin, sa conscience lui revint totalement. Comme si elle s'éveillait d'un mauvais rêve, elle regardait les visages penchés sur elle avec une expression de totale inquiétude.
Le flou dans son esprit se dispersait peu à peu.
Ukime se redressa: ainsi elle avait montré tant de faiblesse? Que devaient penser les gens autour d'elle ... Elle les aurait bien tous tués si elle ne s'était pas sentie aussi faible.

- C'est bon, c'est pas la peine de me regarder comme ça ... Foutez moi la paix ...

L'Ukime normale était de retour.
La voix du microbe l'interpella: la main tendue, il voulait qu'elle vienne avec lui.
Pendant une seconde, la démone s'apprêta à l'envoyer balader; mais elle venait de se faire maîtriser à tel point qu'elle ne voulait pas avoir à subir cela une nouvelle fois.
Elle se releva tant bien que mal, sans accepter l'aide proposée. Et lorsqu'elle fut prête à le suivre, elle ne prit pas non plus sa main dans la sienne: il ne manquerait plus que ça ... Qu'elle le suive à quatre pattes en laisse, aussi? Qu'elle aille chercher le nonosse, tant qu'on y était?

- Ok, je te suis ... Mais c'est bien parce que je suis obligée, j'en ai aucune envie.

[krkr ouais va chercher le nonosse xD]

Anderis regarda la démone se relever seule. Il laissa retomber sa main, sachant que cela serai de toutes façon inutile de lui reproposer. Soudain, l'enfant tourna vivement la tête, le corp tendu.

Lilian.

Il était tout près. Non, Non! ce n'était pas le moment. Ils devait partir, le fuir, et sans attendre, sinon cet emplumé serai capable de les transformer en charpie, surtout après la perte de l'un de ses élus. Ukime lui avait assurée qu'elle le suivrait. Bon. Sans attendre plus, et en savant qu'elle lui ferait sans doute payer, Andris saisit le poignet de la démone et partit comme un flèche, dans la direction qu'il supposait oposée à l'arrivé de l'Envoyé d'Omael. Maintenant, tout ce qui comptait c'était trouver un abri, et éspèrer que l'autre ne les avaient pas repéré, ou qu'en tout cas il ne retrouverait pas leur trace.

Tandis que la situation se calmait, Diva en profita pour s'éclipser .
S'il n'y avait plus de sang ça ne l'intéressait plus, et elle avait faim .

Elle décida d'aller faire un tour, dans les bas quartier . Trouver du sang y était facile, personne ne déplorerait ces gens, ils étaient des dechets de la société .
On ne pleurerait pas leur mort, et leu sang etait buvable . Rarement d'un grand cru mais on ne pouvait pas festoyer tous les jours n'est-ce pas ?